Il est certain que la violence psychologique, la froideur, l'indifférence, l'hypocrisie, la violence verbale peuvent être très destructrices. Mais, comme l'a dit Alice Miller, ces traitements sont beaucoup moins pratiqués que la violence physique "éducative" qui concerne au moins 90% des enfants de la planète, avec des niveaux moyens de violence différents selon les régions du monde, selon leur degré d'évolution sur cette question.
De plus, les punitions corporelles, parce qu'elles parlent directement au corps de l'enfant ont des effets spécifiques très particuliers. Les enfants frappés ont, comme l'a montré l'étude du Dr Cornet, tendance à subir plus d'accidents que les enfants simplement insultés. Les coups semblent avoir un pouvoir déstructurant plus grand que celui de la violence verbale.
Pour le comprendre, il faut tenir compte du fait que le nouveau-né est pourvu de comportements innés. Ces comportements, contrairement à ceux d'autres animaux, ne sont pas faits pour pouvoir survivre directement au contact de la nature mais pour se constituer un nouveau placenta, non plus physiologique mais social, en créant des liens protecteurs et nourriciers avec sa mère et son entourage immédiat dans le but de vivre et survivre. Tous ces comportements sont donc relationnels et ils ont leur source dans les parties les plus archaïques du cerveau.
Aucun de ces comportements ne prépare l'enfant à être frappé par sa mère et les autres personnes qui constituent la base de sécurité de l'enfant. Les comportements innés de sauvegarde dont dispose l'enfant deviennent même destructeurs, lorsque c'est la mère elle-même qui devient une menace pour le corps de l'enfant.
Et comme, d'un autre côté, aucune mère primate n'adopte à l'égard de ses petits des comportements semblables à nos punitions corporelles, on peut dire que le fait de frapper un enfant est doublement contre-nature (contre la nature de l'enfant et celle de la mère).
C'est précisément parce qu'ils interfèrent avec ces comportements innés dont la source est la partie la plus archaïque du cerveau que les châtiments corporels ont des effets particulièrement variés et dévastateurs.
Tout se passe comme s'ils atteignaient directement le centre de la personnalité à partir duquel ils rayonnent dans tous les sens sur le corps, sur l'affectivité, sur l'intelligence.
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