C'est par ses comportements d'attachement que l'enfant fait au moins la moitié du chemin qui le relie à sa mère et aux adultes de son entourage.
Capacité de téter, cris et pleurs, "grasping", sourires, regards, extension des bras, capacité de distinguer la forme des visages de l'environnement puis la forme du visage de sa mère parmi tous les visages, sa voix, son odeur, tous ces comportements sont autant de façons pour l'enfant de créer des liens afin de constituer, au sortir du placenta organique, un placenta social.
Et ce nouveau placenta social doit avoir les mêmes fonctions que le placenta organique : protéger, pourvoir, permettre (formule empruntée à Pierre Lassus).
Le rôle des parents consiste à reprendre ces trois fonctions en y ajoutant celle de proposer (et non d'imposer) à l'instinct d'imitation de l'enfant des modèles de comportement qui lui permettent de s'épanouir.
On voit ainsi immédiatement que toute punition corporelle, toute privation punitive, toute interdiction non indispensable à la survie du bébé va à l'encontre de la fonction naturelle du placenta social de l'enfant et contrarie, voire pervertit le besoin impératif et vital qui pousse l'enfant à créer des liens indispensables à sa survie. "Pervertit", parce que l'enfant, totalement dépendant de sa mère, n'a pas les moyens de refuser une relation qui ne lui convient pas.
S'il est frappé, après la première surprise douloureuse, il intègre la violence à son mode de relation et la considère donc comme normale, ce qui ne peut se faire qu'aux dépens de sa sensibilité qui s'endurcit. Il intègre donc la violence à son modèle relationnel exactement comme le foetus peut absorber la nicotine, les drogues ou l'alcool que lui infuse le cordon ombilical. De plus, comme les coups sont presque toujours accompagnés d'insultes, ils humilient l'enfant et portent atteinte à l'image qu'il a de lui-même. En même temps que son mode de relation future, dont sa relation avec sa mère est le prototype, c'est ainsi le centre même de sa personnalité qui est atteint.
Et il n'y a aucune commune mesure entre les coups donnés par les parents, surtout par la mère, et les coups donnés par des étrangers à la base de sécurité. Des effets de ceux-ci, l'enfant peut être consolé par sa mère. Mais quand c'est la mère qui devient la menace et la source des coups, l'enfant n'a plus aucun recours. Et sa confiance dans sa base de sécurité qui correspond à un besoin fondamental chez lui est gravement compromise.
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1 commentaire:
Un blog très productif, bravo ;o)
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