A certains moments de notre vie, nous pouvons ressentir de l'irritation, de la frustration, de l'envie, de la haine, de la jalousie, de la peur, des doutes, de l'humiliation, de la honte, des remords... Difficile d'accueillir tout cela et en même temps de "garder bonne figure".
Oser voir ce qui se passe à l'intérieur de nous, écouter "cette petite voix" qui parle de toutes ces émotions ou ressentis, mettre des mots sur ce qui se vit, c'est aller à la rencontre de soi pour pouvoir poser ses limites et faire des choix ajustés.
Pourtant, généralement, on cherche tout ce qui pourrait nous distraire de nous écouter (et les occasions ne manquent pas!!!! :). On compense, on raisonne nos contrariétés et nos frustrations pour fuir ce que l'on ressent profondément et surtout ne rien changer à ce que l'on connait, même si cela ne nous convient pas!!
C'est vrai, s'y confronter engendre une peur et peut être douloureux : la peur et la douleur de s'écouter s'additionne d'une peur de changer qui entraîne une peur de l'inconnu.
Mais néanmoins, rien ne devrait être fait pour éviter cette souffrance, pour y échapper... car c'est un véritable acte de déni de nous-même, un manque de courage et d'amour envers Soi!
Cette
souffrance, cette douleur sont simplement le signe qu'on peut "s'offrir une nouvelle naissance", elle nous encourage à faire une prise de conscience pour croître.
Comprendre pourquoi cette douleur est là aide à traverser consciemment le malaise et à en sortir plus facilement et plus tôt.
Nous ne risquons pas de mourir de cette douleur, car cette douleur ne cherche qu'à réduire l'asservissement, la prise de pouvoir de notre Ego sur nous-mêmes. Cette douleur est là pour nous forcer à remettre de l'ordre dans la situation dans laquelle on s'est mis(e) en suivant notre Ego, parfois tyrannique avec tout ce qu'il convoite et se raconte.
Et au plus vite on entend et on écoute cette douleur (qui n'est qu'un malaise au départ), au moins on se perd. Au plus on résiste et persiste à ne mettre en œuvre aucun ajustement concret, au plus le malaise va s'intensifier voire se transformer en violence ou en maladie.
L'introspection, écouter ce qui se passe à l'intérieur de nous-mêmes est un apprentissage à la disposition de chacun d'entre nous!!!
Le problème, c'est que nous confondons l'Ego avec nous-mêmes.
Nous confondons identité (le Soi) avec personnalité ou image de Soi (l'Ego). Notre identité n'a pas besoin d'être reconnue, validée, légitimée pour exister!!! Mais nous sommes tellement persuadés qu'il faut mériter le droit d'exister! Persuadé(e)s que l'identité = la personnalité, nous faisons tout pour qu'elle soit remarquable, et au plus elle sera remarquable, au plus on aura le sentiment d'exister!
Bref! Étant donné que nous nous sommes tellement identifié(e) à notre Ego, on existe, on s'exprime à travers lui et on le protège! En étant son meilleur ambassadeur, nous nous identifions à ses idées, ses croyances, ses pensées et ses schèmes de comportements, parfois limitant, figeant ou bloquant (ex : je suis nul(le), personne ne m'aime, je ne vaux rien, tout le monde me rejette...). Nous nous mettons la pression pour y obéir le mieux possible, quitte à être déconnecté de Soi. Jusqu'au moment où le malaise, cette douleur de déconnexion de Soi est telle qu'on n'arrive plus à nourrir ce "Faux-Soi" qu'est l'Ego.
Parfois hélas, il arrive qu'une personne soit tellement déconnectée d'elle-même (tellement asservie par un Ego destructeur ou tyrannique) qu'elle ne sait plus que son identité (son Soi) est resté(e) intacte, et le suicide devient alors la seule stratégie pour détruire le Faux-Soi (l'image de Soi, la personnalité)...
Accueillons nos malaises, écoutons ce que dit la "petite voix" à l'intérieure de nous : tout ce qui est
faux et qui occupe le trône doit être détrôné :). Même si ce faux qui doit
disparaître est quelque chose dans lequel on a
tellement investi et que tous nos espoirs
s'y accrochent. Bien sur, lorsque le faux commence à se dissoudre, on ressent des doutes : "Je détruis ma vie, toute la
structure".
La peur sera là, mais nous devons passer par cette peur.
L'on devient sans peur seulement lorsque l'on a traversé la peur la plus profonde d'entre toute : celle de
la dissolution de l'Ego, de l'image de Soi, de la personnalité.
Durant ce processus la peur peut-être là, mais cette peur est basique, nécessaire et inévitable, libératrice, l'on doit la traverser.
Permettons à ce qui est là de se produire, cela s'en ira de lui-même. Accueillons, accompagnons ce qui se vit en nous, n'essayons pas de l'éviter ou de le réprimer. Chaque évasion nous ramène de nouveau en arrière, sous le joug de l'Ego.
Il n'y a rien à faire. Si des tremblements se produisent, tremblons. Si une peur intérieure est là et que nous tremblons avec elle, tremblons avec elle, permettons-lui simplement d'être, et en la laissant être, elle nous quittera et lorsqu'elle sera partie, nous serons tout différent, plus connecté(e) à nous-mêmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire